L’Un

L'un

L’un, pastel 2006

Il n’y avait pas l’être, il n’y avait pas le non-être.

Il n’y avait ni l’espace, ni le firmament au delà.

Quel était le contenu ? Où était-ce ? Sous la garde de qui ?

Y avait-il de l’eau profonde, de l’eau sans fond ?

 

Ni le mort, ni la non-mort n’étaient en ce temps,

Point de signe distinguant la nuit du jour.

L’Un respirait sans souffle même de soi-même :

Rien d’autre n’existait par ailleurs.

A l’origine les ténèbres couvraient des ténèbres,

Tout ce qu’on voit n’était qu’ordre indistinct.

Enfermé dans le vide, le devenant,

L’Un prit naissance par le pouvoir de la chaleur.

D’abord se développa le Désir,

Qui fut le premier germe de la Pensée.

Cherchant avec les réflexions en leurs âmes,

Les sages trouvèrent dans le non-être le lien avec l’être.

Leur cordeau était tendu en diagonale:

Quel était le dessus, quel était le dessous ?

Il y eut des porteurs de semences, il y eut des énergies féminines :

En bas était l’Instinct, en haut le Don.

Qui sait en vérité, qui pouvait l’annoncer ici :

D’où est issue ? D’où vient cette création ?

Les dieux sont en deçà de cet acte créateur:

Qui sait d’où il émane ?

Cette création, d’où elle émane,

Si elle a été fabriquée ou si elle ne l’a pas été,

Celui qui veille sur elle au plus haut du ciel,

Le sait sans doute : ou bien ne le sait-il pas ?

Rig Véda

 

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