Troisième session de confinement en avril 2021, une situation qui semble s’éterniser. L’envie à nouveau de respirer à plein poumons. L’envie d’exprimer le ras le bol par des images. Gildas Lepetit-Castel propose une formation pour créer son livre photos, en vision-conférence, bien sûr. En avril 2022 mon premier ouvrage photo édité par UBIKART est présenté à la Galerie Marc Devaux à Montpellier.
Ce journal lie photos et textes. Il est né suite à la proposition de Jean-Michel Verdan de
prendre une photo par jour pendant 365 jours. Venant d’arriver à Flumet en Savoie c’était pour
moi l’occasion d’affuter mon regard sur un nouvel environnement, mes périples et d’en retenir
des éclats et des mots. De partager avec les amis, des images comme une
ritournelle aux notes acidulées, douces ou monocordes. Rien de vraiment attendu dans ce
travail si ce n’est de réussir le challenge et, de garder une certaine spontanéité au gré des balades et de
l’écriture.
« Voici le Montparnasse qui est devenu pour les peintres et les poètes ce que Montmartre était pour eux il y a quinze ans : l’asile de la belle et libre simplicité », Guillaume Apollinaire.
Quoi de plus original pour découvrir un quartier que de flâner dans un cimetière et découvrir les hommes célèbres, les artistes qui ont contribué à la richesse culturelle de Paris et de Montparnasse.
Oiseau de Niki de Saint-Phalle
Déambulant pendant plus de quatorze ans au milieu des tombes, France Raimbault et Jean-Pierre Ariey-Jouglard ont repéré des milliers de personnalités connues du monde des arts, de la science et de la politique. Ils les ont recensées, ont rédigé leur biographie. Leur ouvrage édité très récemment nous invite à notre tour à une échappée dans le temps.
Les peintres, sculpteurs sont bien présents dans cette compilation. Marbriers, sculpteurs se sont installés autour du cimetière. Il y a eu les ateliers de Bourdelle, de Brancusi, de Zadkine, François Rude, Jean Baptiste Carpeaux. Ils travaillaient entre autre à la réalisation des monuments funéraires.
Brancusi, le baiser
Environ cinq cents peintres sont inhumés
au cimetière Montparnasse. On peut citer : William- Adolphe Bougereau,
Eugène Carrière, Henri Fantin-Latour, Othon Friesz, Henri Goetz, Jules Pascin,
Simon Hantaï, Chaïm Soutine, Félix Valloton, Zao Wou-ki. Tant de figures qui
ont marqué l’art du XXème au travers de différents mouvements (l’école de
Paris, le surréalisme, l’abstraction lyrique).
C’est surtout au début du XXème que les
artistes marqueront le quartier par leur présence.
Autour de 1910 des peintres installés à
Montmartre comme Picasso se dirigent vers Montparnasse et dans le même temps
des artistes étrangers venus de l’est, fuyant souvent l’antisémitisme viennent
peindre à Paris. Le quartier offre des lieux de refuge pour ces peintres très
pauvres ; la villa Rose, la Ruche et d’autres ateliers moins connus. Foujita,
Soutine, Modigliani y réaliseront leurs œuvres.
Le Dôme et la Rotonde seront les cafés où vont se retrouver les artistes, ils y restent des journées entières pour parler, se réchauffer. Pendant la première guerre mondiale, « Pour tous ceux qui sont restés sur le carreau de Paris, pour les permissionnaires, les réformés, les convalescents, franchir le seuil de la Rotonde, c’était comme repousser la Marne jusqu’au bout du monde »[i].
Se promener dans le cimetière c’est partir à la
rencontre des personnalités inhumées dans ce coin de Paris et découvrir au
détour des allées de curieux et bouleversants monuments funéraires. A côté des
tombes des célébrités des admirateurs anonymes se livrent à leur tour à des
moments de créativité. Alors ils offrent aussi au promeneur des installations
inattendues et émouvantes.
L’ouvrage de Jean-Pierre Ariey-Jouglard et de France Raimbault, grâce à sa construction, offre un guide appréciable pour toutes les explorations.
La tombe de Léopold Kretz
[i] « Bohèmes », Dan Franck, éditions Calmann-Lévy
Jean-Pierre Ariey-Jouglard, France
Raimbault, Le cimetière Montparnasse.
Dictionnaire biographique de personnalités enterrées au cimetière, Éditions Christian, 2018,
674 p
De mars à mai 2018 dans le cadre d’un atelier « culture d’images » sur le thème « errance/itinérance », au sein de l’association Objectif Images à Montpellier, j’ai réalisé une errance picturale. Tentative de lâcher prise sur un support fait de sable et d’un enduit, à la manière du peintre Pierre Fournel. Mon envie a été de peindre sans préméditation mais avec quelques contraintes, format A4 et horizontal.
Errer, c’est selon le Trésor de la langue française « aller d’un côté et de l’autre sans but, ni direction précise ». Dans son livre « Petite éloge de l’errance » l’écrivain Akira Mizubayachi propose la définition suivante « Errer c’est plutôt aller seul de préférence à pieds d’un côté et l’autre sans but, ni direction précises. Errer implique l’idée de solitude. C’est pour être seul qu’on décide de s’en aller de marcher vers on ne sait où. Mais aucun marcheur ne saurait écarter ou supprimer pour toujours et de façon définitive l’idée d’un but à atteindre ou celle d’une direction à prendre. Marcher c’est nécessairement vers un lieu acceptable selon le mot de Depardon qui tôt ou tard s’emparera de votre esprit. »
Chaque errance est singulière et prend une forme unique : photographique pour Raymond Depardon, linguistique pour Mizubayachi, cinématographique ou pédestre pour d’autres….
J’ai réalisé quelques pastels, accompagnés de textes inspirés par mes lectures et mes sentiments immédiats lors de ce travail. Pendant ces instants j’ai eu le sentiment de partir à l’aventure avec mes bâtons de pastel sans connaître le trajet ni le but final.
Ci-dessous une petite vidéo de mon travail que j’ai envie de partager avec vous.
Interprétations d’une pose : croquis au pastel, texte et musique au piano. Un exercice de style pour évoquer le portrait d’ Oma, modèle à l’atelier Guilhem 34 à Montpellier.
Curieuse en arts, peinture & photographieJ’habite en Savoie depuis deux ans après avoir séjourné une vingtaine d’années à Montpellier. J'ai appris à dessiner et peindre dans différents ateliers à Lyon, Marseille et Montpellier.
Je pratique depuis six ans la photographie étant par ailleurs adhérente à l''association Objectif Image à Montpellier. Celle-ci est pour moi la possibilité de développer des projets collectifs, d'organiser des sorties photographiques, d'être un formidable vecteur de lien social.